SGang Gwaay

Colombie-Britannique

Une île habitée par les Haïdas

Ancien village haïda : SGaang Gwaii SGang Gwaay est le nom d’une île située à l’extrémité sud de l’archipel d’Haida Gwaii (autrefois connu comme les îles de la Reine-Charlotte). Sur cette île se trouve le village de SGang Gwaay llnagaay (aussi connu sous le nom de Ninstints), où l’on trouve les vestiges de longues maisons en cèdre ainsi que de mâts funéraires et commémoratifs sculptés qui illustrent l’art et le mode de vie des Haïdas.

Selon les traditions de la côte du Nord-Ouest, le village constitue une entité politique où chaque famille y est le plus souvent indépendante. Cependant, tout Haïda appartient à l’une des deux moitiés (autrefois désignées comme des clans), soit l’Aigle ou le Corbeau. Les individus proclament leur appartenance à l’une de ces moitiés à l’aide d’emblèmes familiaux sculptés sur des mâts érigés devant les maisons. Ces emblèmes peuvent aussi être peints sur de grands canots, des boîtes de cèdre, des masques ainsi que des objets utilitaires et décoratifs. De grandes fêtes cérémonielles (potlatch) sont au cœur de la vie des Haïdas et servent à raffermir l’organisation sociale et économique de même que l’interdépendance des moitiés, des lignées et des villages.

VIDEO : Signification des mâts funéraires

Durant des millénaires, SGang Gwaay llnagaay a été le principal village haïda kunghit (groupe disparu dont une île porte désormais le nom) et aussi le plus isolé. Pendant trois décennies à compter de 1787, il est devenu une importante destination pour le commerce des fourrures. En 1841, on y comptait 20 maisons et 308 personnes. Toutefois, en décembre 1863, une épidémie accidentelle de variole a décimé la population de telle sorte que 30 ans plus tard, l’endroit ne servait plus que de campement. Par la suite, certains mâts totémiques ont été enlevés, et d’autres pièces ont subi l’épreuve du temps et des éléments.

Le Haida Gwaii Museum et le Haida Heritage Centre à Kaay Llnagaay, Haida Gwaii Christian Muise, 2002. Licence de Creative Commons Ce qui reste est toutefois unique au monde : une série de longues maisons faites de larges planches en cèdre, dont 10 en bon état, qui abritaient des ossements d’ancêtres. En bordure de l’habitat, 32 mâts totémiques et mortuaires ont conféré sa célébrité au site. Sculptés de figures anthropozoomorphes, ces mâts offrent une clé visuelle des traditions orales et familiales. Il s’agit de la plus importante collection de mâts totémiques haïdas encore dans leur environnement naturel.

Aujourd’hui, le talent artistique haïda est reconnu partout dans le monde, notamment par les œuvres de l’artiste Bill Reid. De concert avec Parcs Canada, les Haïdas gèrent le site de même que le Haida Heritage Centre. Ce centre culturel comprend le Haida Gwaii Museum et d’autres espaces culturels tels que le Bill Reid Teaching Centre. Le complexe met en valeur l’histoire, la culture et l’art haïda, souvent par l’entremise des aînés qui partagent ainsi leur savoir traditionnel.

Sources