Les falaises fossilifères de Joggins

Nouvelle-Écosse

Falaises et fossiles

Un arbre fossilisé John Calder, 2006. Licence de Creative Commons Les falaises fossilifères de Joggins (situées sur la baie Chignectou, au nord de la baie de Fundy) sont le site de référence mondial pour obtenir une meilleure connaissance de l’histoire de la Terre. Elles constituent le registre fossile le plus complet de la vie terrestre à « l’âge du charbon », soit la période géologique carbonifère.

Sur une quinzaine de kilomètres, des falaises maritimes, des plates-formes rocheuses et des plages regroupent les vestiges de trois écosystèmes : une baie estuarienne, une forêt tropicale humide et une plaine alluviale boisée. Le site offre l’ensemble le plus complet de fossiles provenant de ces trois types d’écosystème, dont 148 espèces de fossiles. II renferme de précieux échantillons représentant les principales étapes de l’histoire de la Terre.

Des arbres fossilisés sont préservés sur pied dans une série de niveaux des falaises. Ils permettent une reconstruction complète des vastes forêts de l’époque (il y a environ 300 millions d’années), qui sont aujourd’hui encore une source de charbon. En effet, de riches gisements de charbon attirent les mineurs à Joggins depuis le XVIIe siècle.

Traces fossilisées en forme de rail laissées par un arthropleura M.C. Rygel, 6 mai 2001. Licence de Creative Commons On retrouve aussi des fossiles d’animaux et d’insectes comme cette empreinte d’un arthropleura. Les arthropleuras étaient des invertébrés ressemblant à un mille-pattes géant pouvant atteindre deux mètres de long. En avançant, ils laissaient derrière eux des traces ressemblant aux rails d’une voie ferrée.

Illustration d’un tronc d’arbre fossilisé découvert dans les falaises de Joggins Figure 35 tirée de Dawson, J.W., 1868. Acadian Geology. The Geological Structure, Organic Remains, and Mineral Resources of Nova Scotia, New Brunswick, and Prince Edward Island, 2e édition. Des géologues étudient le site depuis plus de 150 ans. Sir Charles Lyell, considéré comme le père de la géologie moderne, a exploré les falaises de Joggins en 1842 et en 1852 en compagnie de sir William Dawson, devenu plus tard le recteur de l’Université McGill, à Montréal. Grâce à eux, le site de Joggins est mentionné dans l’ouvrage De l’origine des espèces de Darwin. C’est ce qui explique que le site soit surnommé le « Galápagos du carbonifère ».

Ces falaises, baignées par les plus hautes marées du monde, et les fossiles d’environ 200 espèces d’animaux et de plantes qu’on trouve sur le site nous permettent d’approfondir notre compréhension de l’évolution de la vie et de l’histoire de la Terre. Le site renferme les plus importants vestiges du monde des deux éléments caractéristiques de l’« âge du charbon » : les tétrapodes terrestres, notamment les premiers reptiles, et les « forêts humides carbonifères » qui leur servaient d’habitat. L’apparition des premiers vertébrés ayant acquis la capacité de se reproduire hors de l’eau a été l’un des événements les plus marquants de l’histoire de la vie sur Terre. Les traces de cette étape cruciale de l’évolution ont été préservées dans les fossiles de Joggins.

Sources