La campagne électorale se déroule sous le thème de la conscription, tandis que la Première Guerre mondiale fait rage en Europe. King est déchiré, mais finit par s’opposer à la conscription.

Défilé anti-conscription à Montréal. Bibliothèque et Archives Canada, C-006859

La campagne électorale se déroule sous le thème de la conscription, tandis que la Première Guerre mondiale fait rage en Europe. À l’instar du Canada, une division se creuse au sein du Parti libéral. Les francophones refusent de se battre dans une guerre qui, selon eux, ne sert que les intérêts de l’Angleterre. De plus, le règlement 17 vient d’entrer en vigueur en Ontario, restreignant fortement l’enseignement en français, et les Canadiens français refusent de mourir pour un pays qui ne respecte pas leurs droits linguistiques.

Pour les anglophones, les libertés britanniques sont menacées par le militarisme allemand. Une forte proportion de Canadiens anglais est née au Royaume-Uni et nourrit envers ce pays un fort attachement. Le refus des Canadiens français de servir sous les drapeaux leur semble donc inacceptable.

King est lui-même déchiré et essaie d’abord de rester neutre. Il finit toutefois par se rallier à Laurier en s’opposant à la conscription, un geste qu’il paie à l’élection en étant défait dans sa circonscription électorale ontarienne.

En octobre, les cours de la bourse de New York s’effondrent, provoquant une crise financière, laquelle entraîne à son tour une crise économique. La tourmente qui s'abat sur les États-Unis se répand dans le monde entier, surtout lorsque Washington décide de mettre en place des barrières tarifaires restreignant les exportations vers le marché américain.

Cette mesure frappe durement le Canada, qui vend une partie importante de sa production au sud de sa frontière, notamment les pâtes et papiers et les produits agricoles.

La crise continue de frapper le pays, et les conservateurs ne trouvent pas de solution.

Canada. Ministère de la Défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-036089

Les libéraux sont donc ramenés au pouvoir après avoir eux aussi promis de mettre un terme aux misères du pays. King a décidé d’adopter une attitude plus interventionniste. Son gouvernement se lance dans l’implantation de l’État-providence, dont le but est de mieux parer aux soubresauts de l’économie et de mettre en place des mécanismes d’aide pour ceux qui sont touchés.

Avant leur défaite, les conservateurs de Bennett avaient déjà créé la Banque du Canada dans cette perspective. Les libéraux poursuivent dans cette foulée. Ils mettent notamment sur pied un programme national d’assurance-chômage pour aider les sans-emplois, ainsi qu’une commission nationale du blé, pour aider les agriculteurs. Plusieurs sociétés de la Couronne sont aussi mises sur pied, dont Trans-Canada, l’ancêtre d’Air Canada.

13 août 1941 : Le corps auxiliaire féminin de l’armée est créé.

7 décembre 1941 : Les Japonais attaquent la base américaine de Pearl Harbor à Hawaï dans le Pacifique.

25 décembre 1941 : La garnison britannique défendant Hong Kong, comprenant deux bataillons canadiens, capitule devant les Japonais.

24 février 1942 :

À la suite d’une série de décrets gouvernementaux, les Canadiens d’origine japonaise, vus comme des ennemis, sont expulsés de la côte Ouest et relogés dans des camps de fortune.

27 avril 1942 : Plébiscite sur la conscription.

Le gouvernement King demande aux Canadiens de le délivrer de sa promesse antérieure de ne pas recourir à la conscription.

19 août 1942 : Débarquement de Dieppe.

Des troupes canadiennes et britanniques sont lancées à l’assaut de la ville côtière de Dieppe dans le nord de la France afin de tester les défenses allemandes. L’opération est mal conçue, exécutée dans des conditions défavorables et tourne au désastre. Sur les 6 000 soldats qui y participent, plus de 3 500 sont tués, blessés ou faits prisonniers.

Tak Toyota / Bibliothèque et Arcives Canada / C-047398